Téléclones by Pierre Barbet

Téléclones by Pierre Barbet

Auteur:Pierre Barbet [Barbet, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 1384 (1985)
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE VI

L’opération faisait grand bruit dans les milieux internationaux.

Sur le moment, la CIÀ nourrit de noirs soupçons à l’égard du KGB, l’accusant d’effectuer une tentative nouvelle de guerre dans l’espace, contrairement aux accords récemment signés. Moscou, de son côté, accusait Washington d’intervention à bord d’une Cité qui constituait la propriété inaliénable de ses constructeurs européens.

Mais l’erreur fut vite reconnue : une communication au téléphone rouge rassura les deux Grands, un tiers larron montrait le bout de son nez… Quelle outrecuidance !

L’échec des navettes envoyées récupérer le bien européen ne chagrina guère les bons apôtres. Depuis trop longtemps avec l’Airbus, les Arianes, et les satellites, l’Europe s’avérait une concurrente gênante : cette leçon serait peut-être salutaire car ce larcin constituait une perte sèche !

En effet, les compagnies d’assurance refusaient de prendre en charge les exactions des pirates de l’espace…

Il faudrait donc entamer des négociations avec les responsables et, jusqu’à présent, personne ne revendiquait la responsabilité de la piraterie la plus sensationnelle de tous les temps.

Force fut donc de patienter. La destination des deux satellites géants ne faisait pourtant guère de doute : ils allaient se planter quelque part au-dessus du territoire africain, et le seul endroit disposant de l’infrastructure indispensable était la base de la Société Afrika.

D’ailleurs, les satellites espions montraient que des antennes se trouvaient prêtes à capter le faisceau de micro-ondes et que des lignes à haute tention étendaient leur toile d’araignée autour du Bénin. Plus encore, Vun des trois grands projets du Maréchal : la cimenterie d’Ognibolo prenait un développement incroyable : des centaines de bulldozers travaillaient déjà sur son futur emplacement. À en juger par sa taille, le Bénin aurait le monopole de la fourniture de ciment dans toute l’Afrique centrale.

De même, au Togo, l’extraction de phosphates paraissait en grand accroissement et il en allait ainsi dans tout le secteur équatorial.

Les diplomates entrèrent donc en contact avec l’Organisation de l’Union africaine, mais aucun des Etats n’acceptait de coiffer le chapeau et l’on fit comprendre à ces Messieurs que les Grands Chefs ne désiraient pas, dans l’immédiat, entreprendre des discussions de marchands de tapis.

La Cité et l’antenne solaire avaient changé de mains et aucun argument de souveraineté ne serait pris en considération. Plus tard, peut-être serait-il possible d’envisager des compensations. Pas avant que les Européens ne reconnaissent que les deux engins avaient changé de propriétaire…

Les tractations en étaient là au moment de l’échec des deux navettes. Du coup la position des Africains se trouva encore renforcée, car l’effectif de Kourou ne permettait pas un tel gaspillage.

Parallèlement, à l’O.N.U., une campagne fut lancée afin de stigmatiser l’égoïsme des pays nantis, sur le thème : « partageons vos richesses technologiques et nous vous fournirons des minerais… »

La situation en était à ce point lorsque Marcel, au terme d’un voyage paisible agrémenté par la sensuelle Gervaise, reçut les coordonnées définitives de stabilisation des deux satellites, bien entendu, au-dessus de l’antenne Afrika.

Ses techniciens réussirent à merveille la manœuvre et, quinze jours après le rapt, les premiers faisceaux de micro-ondes amenaient l’énergie solaire au continent africain.



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